MALADIES : FICHES TECHNIQUES
La Besnoitiose
Quel est l’agent pathogène responsable ?
La besnoitiose est une maladie parasitaire dû à un parasite microscopique du groupe des coccidies le besnoitia besnoiti.
Comment ça se transmet ?
Ce parasite se transmet de bovin à bovin par infection de voisinage via différentes piqûres d’insectes (taons, stomoxes) mais aussi par l’utilisation d’aiguilles à usage multiple. L’introduction de bovins infectés par leurs transports dans une zone non infectée étend le champ d’action de la maladie..
Quels sonT LES ANIMAUX EN DANGER?
La besnoitiose est une maladie qui touche tous les bovins quelle que soit leur race, avec une sensibilité toute particulière des mâles qui peuvent devenir stériles.
Quels sont les symptômes ?
Les animaux contaminés par le parasite de la besnoitiose n’expriment pas tous des symptômes cliniques. Cette maladie se développe en trois phases.
La première phase est appelée phase fébrile et se déroule du 3 au 10éme jour après la contamination les symptômes de cette phase sont l’isolement de l’animal, des larmoiements, des jetages (écoulements clairs), un animal essoufflé, de la fièvre, la congestion des muqueuses, la crainte de la lumière vive.
La seconde phase est la présence d’œdème. Cette phase se déroule entre 1 et 2 semaines après la contamination, les symptômes de cette phase sont un œdème bien visible au niveau de la tête et aux extrémités des membres, des déplacements difficiles, pour les mâles une hypertrophie testiculaire.
La troisième phase est la phase de dépilation et de sclérodermie cette phase se déroule à partir de la 6éme semaine après la contamination. Les symptômes sont un épaississement cutané durable (semblable à une peau d’éléphant), des crevasses aux articulations, des dépilations diffuses, un amaigrissement, l’apparition possible de kystes sur le sclère oculaire (blanc de l’œil).
Comment établir le diagnostic ?
En début d’évolution de la maladie, les symptômes sont souvent assez diffus, le diagnostic clinique est donc assez compliqué à réaliser. Le diagnostic de cette maladie s’effectue uniquement par sérologie individuelle (mise en évidence des défenses immunitaires de l’animal, il est utilisé pour estimer une circulation virale de la maladie), mais la maladie n’est détectable qu’à sa troisième phase sois 6 semaines après la contamination de l’animal. La première sérologie positive dans un élevage doit impérativement être confirmée par un test Western-Blot (méthode de biologie moléculaire qui permet la détection de protéines spécifiques à la maladie sur une membrane.)
Comment maîtriser la maladie dans mon cheptel ?
Dès qu’il y a un risque de besnoitiose, il faut de suite isoler les animaux suspects, les rentrer en bâtiment s’ils sont en pâture. Il faudra souvent isoler l’ensemble du groupe car certains animaux ne manifesteront pas de cas clinique mais seront eux aussi infectés. Aucun traitement spécifique n’existe contre la besnoitiose bovine. La mise en place d’un protocole de dépistage sera important afin d’identifier l’ensemble des animaux touchés. Il faudra alors réaliser un contrôle sérologique de tous les animaux de plus de 6 mois. Ce contrôle doit être effectué de préférence entre décembre et mars, période d’activité vectorielle faible, ce qui garantit le statut des animaux testés.
Une enquête épidémiologique pourra être mise en place afin de cibler la source du problème, connaitre les cheptels voisins qui pourraient être atteint et limiter la diffusion du parasite. La mise en place d’un plan d’assainissement suppose de créer une stratégie d’élimination des animaux infectés. Il est important de moduler la stratégie en fonction de différents critères : la situation initiale, la capacité d’élimination, la possibilité de conduite en lot séparés, les risques de contamination du voisinage et la capacité à gérer la re-contamination. Les conditions de réussite du plan d’assainissement sont une gestion collective, une évaluation de l’environnement, une exhaustivité de l’enquête épidémiologique, la rapidité des actions, une gestion des isolements et des sorties des animaux. Un cheptel est considéré comme assaini si les contrôles sérologiques de deux années consécutives sont négatifs.
Comment L’EVITER ?
Pour prévenir la besnoitiose, il faut lutter contre les vecteurs du parasite. Un des vecteurs étant l’utilisation d’aiguilles à usage multiple il est préconisé d’utiliser des aiguilles à usage unique. Mais les principaux vecteurs sont les taons et les stomoxes et il est difficile de lutter contre ces insectes. L’utilisation d’insecticide est couteuse et limitée, mais peut dans certains cas s’avérer utile. Limiter la pression des vecteurs grâce à des pièges est une piste de réflexion mais leur efficacité n’est pas encore établie et difficile à mettre en place au pâturage. Il est également possible de lutter contre les vecteurs biologiquement grâce à des insectes parasitoïdes.