mALADIES : FICHES TECHNIQUES
La Fièvre Catarrhale Ovine
Maladie virale vectorielle transmise par des moucherons culicoïdes, elle touche les ovins, les bovins et les caprins (dans une moindre mesure, même si les 3 espèces peuvent être des réservoirs de la maladie).
La maladie n’est pas transmissible à l’homme.
Tout d’abord, il n’y a pas une FCO mais des FCO.
Cette maladie comprend 36 sérotypes différents avec des souches virales qui peuvent être différentes également.
Actuellement, la France continentale est réglementée en partie pour la FCO-3 et entièrement pour la FCO-4 et 8.
Impact sanitaire pour la FCO-3 et 8 :
C’est très variable d’un élevage à un autre.
Les signes cliniques pouvant être observés sont les suivants :
Chez les ovins :
- ulcères sur les gencives et la face interne des lèvres, hypersalivation importante.
- œdème de la face : œdème des lèvres, de l’auge, de la langue, des paupières, des oreilles.
- Cyanose de la langue (langue bleue)
- Boiteries, œdème des membres, congestion des bourrelets coronaires.
- fièvre (42°C), abattement, anorexie, amaigrissement.
Chez les bovins :
- Mufle : lésions ulcéreuses, nécrotiques, croûtes.
- Naseaux : lésions ulcéreuses sur et à l’entrée des narines, jetage muco-purulent.
- Cavité buccale : ulcères sur la langue, les gencives, parfois hypersalivation.
- Membres : œdèmes au niveau du bas des membres, faiblesse musculaire, boiterie.
Résurgence de la FCO-8 :
Des cas de Fièvre catarrhale ovine-sérotype 8 (FCO – 8) sont apparus chez des bovins et des ovins depuis début août 2023 dans le sud du Massif Central soit au 06/09/23, dans les départements de l’Aveyron, du Cantal, de la Lozère et du Tarn. Initialement localisées sur quelques communes, la maladie s’est propagée rapidement en quelques semaines.
Les animaux atteints par la FCO présentent de l’hyperthermie, des difficultés de locomotion, des croûtes sur le mufle, des ulcérations dans la bouche, du jetage ou encore une langue bleue chez les ovins. De nombreux animaux peuvent être malades. De la mortalité chez les ovins et les bovins est également constatée.
La FCO – 8 est une maladie virale vectorielle transmise par des insectes piqueurs qui circule depuis sa réémergence en France en 2015. Elle induit habituellement de rares cas cliniques chez les ovins ou bovins. Dans cette résurgence, l’intensité des signes cliniques et la mortalité observée diffère avec les cas de 2015. La souche FCO-8 qui circule depuis 2023 a des conséquences plus graves sur les cheptels.
Pour toute suspicion, L’éleveur doit contacter son vétérinaire pour faire des analyses de confirmation, faire une déclaration à la DDPP et informer le GDS.
Sortir d’une zone régulée pour aller en zone indemne (FCO 3):
- Soit désinsectisation puis 14 jours après, PCR FCO négative (valide pendant 14j à compter du prélèvement)
- Soit vaccination ( Bultavo3 pour les bovins) par le vétérinaire qui délivrera un certificat de vaccination.
Dérogations possibles :
- Envoi direct (bovins, ovins et caprins) vers un abattoir depuis un élevage ou un centre de rassemblement avec abattage dans les 24 heures suivant l’arrivée ;
- Animaux (bovins, ovins et caprins) < 70 jours destinés à un atelier d’engraissement en bâtiment fermé : désinsectisation des animaux au moins 14 jours précédant la date du mouvement et désinsectisation des moyens de transport ;
- Veaux laitiers vers les centres de rassemblement spécialisés situés en France en zone indemne FCO-3 : collecte des veaux dans les élevages concernés dans la zone régulée par un véhicule préalablement désinsectisé ; chargement des veaux préalablement désinsectisés ; à l’issue de la tournée de collecte, transport direct et sans rupture de charge vers le centre de rassemblement spécialisé sans restriction de distance; au déchargement dans le centre de rassemblement spécialisé, réalisation des prélèvements pour dépistage par PCR sur l’ensemble des animaux livrés ; détention des animaux dans le centre de rassemblement dans un bâtiment fermé et désinsectisé ; maintien des animaux dans le centre de rassemblement au plus 24 heures entre leur arrivée et leur départ vers l’atelier de destination.
Concernant l’export, les exigences sont mises à jour par la DDPP et c’est donc leur service qu’il faut interroger.
Maladie | Laboratoire fabricant | Dénomination du vaccin | Laboratoire distributeur | Accès du vaccin | espèces visées | Primo-vaccination |
FCO 4 et 8 | Boehringer -Ingelheim | BTV PUR 4-8 | Boehringer-Ingelheim | Vétérinaire et PSE | Bovin Ovin Autre (cascade) | 2 injections à 3-4 sem (1 ml) |
FCO 4 et 8 | Syva | SYVAZUL 4-8 | Inovet | Vétérinaire et PSE | Ovins à privilégier | 1 seule injection (2ml) |
FCO 8 | CZV | BLUEVAC 8 | Melchior | Vétérinaire et PSE | Bovin Ovin Autre (cascade) | 2 injections à 3-4 sem (4 ml) 2 injections à 3 semaines A préciser |
FCO 3 | Boehringer -Ingelheim | BULTAVO3 | Boehringer-Ingelheim | Vétérinaires (ATU) | Ovin Bovin | 1 seule injection (1ml) 2 injections à 3 sem (1 ml) |
FCO 3 | CZV | BLUEVAC 3 | Melchior | Vétérinaires (ATU) | Bovin Ovin | 2 injections à 3-4 sem (4 ml) 2 injections à 3 semaines (2ml) |
FCO 3 | Syva | SYVAZUL 3 | Inovet | Vétérinaires (ATU) | ATU attendue courant Octobre | ATU attendue courant Octobre |
Maladie | Age mini | délai installation immunité | durée immunité | usage du vaccin | présentation | disponiblité vaccination Etat au 10/10 | disponibilité vaccination privée au 10/10 |
FCO 4 et 8 | 2,5 mois | 3 semaines | 12 mois | Protection sanitaire et mouvements | 10, 50 et 100 ml | NC | pas de rupture, augmentation volume prévue |
FCO 4 et 8 | 3 mois | 39 jours | 12 mois | Protection sanitaire et mouvements | 80 et 200 ml | NC | 800 000 doses début décembre |
FCO 8 | 2 mois 2,5 mois | 31 jours 21 jours | 12 mois | Protection sanitaire et mouvements | 100 ml | NC | courant décembre Pas de commande encore passée – attente estimation réseau des GDS |
FCO 3 | 2 mois | 3 semaines | A déterminer | Protection sanitaire et mouvements (bovins) | 50 ml | Stock Etat terminé | pas de rupture |
FCO 3 | 2 mois | 3 semaines | A déterminer | Protection sanitaire | 52 ml-100 ml- 252 ml | Toutes les doses sont parties commande de l’Etat pour fin octobre en million de doses | 10 000 doses sur le marché privé |
FCO 3 | ATU attendue courant Octobre | ATU attendue courant Octobre | ATU attendue courant Octobre | ATU attendue courant Octobre | ATU attendue courant Octobre | NC | NC |
Vaccination contre la FCO :
Tous les vaccins permettent une réduction des symptômes, de l’impact et de la mortalité.
Les 1ers effets de la vaccination s’observent environ 10 jours après la première injection.
Il est donc conseillé de vacciner le plus rapidement possible.
Que faire en cas de suspicion ?
Tout suspicion de FCO (signes évocateurs) doit être suivie d’une visite rapide de son vétérinaire afin de soigner les animaux et faire réaliser les prélèvements pour confirmer la maladie. La visite, le déplacement, les prélèvements du vétérinaire (3 maximum à réaliser sur les animaux malades) et les analyses FCO et MHE sont pris en charge par l’Etat.
Quels sont les effets secondaires de la vaccination ?
Comme pour tout vaccin, il peut y avoir des réactions locales à l’endroit de l’injection. De très rares cas d’allergies ou de morts sont observés : à noter que l’infection naturelle par la maladie causerait peut-être/surement plus de dégâts.
La fièvre peut également avoir un impact sur la reproduction mais, encore une fois, le risque est à comparer avec ce que la maladie pourrait causer comme dommages.
Dans tous les cas il faudra réduire le plus possible le stress lié aux manipulations.
Source : GDS France et SNGTV : Cas cliniques de FCO : Reconnaitre et prévenir 08/08/2024 – version 2
Peut-on vacciner les femelles gestantes ? Et les femelles en lactation ? Et les mâles reproducteurs ?
A la suite de l’injection, comme pour tout vaccin, de rares animaux peuvent faire une poussée de fièvre.
Des poussées de fièvre importantes peuvent provoquer dans des cas rarissimes un avortement dans les quelques jours, qui suivent la vaccination.
Il faut mettre ces rares effets secondaires en rapport avec la gravité de la maladie, dont la survenue est bien plus probable. (cf. Si je ne vaccine pas, qu’est-ce que je risque ?)
Source : GDS France et SNGTV : Cas cliniques de FCO : Reconnaitre et prévenir 08/08/2024 – version 2
Si je ne vaccine pas, qu’est-ce que je risque pour mon troupeau ?
Les Néerlandais, chez qui la FCO 3 sévit depuis début septembre 2023, ont mesuré les conséquences du passage du virus dans leurs élevages.
Dans les zones touchées par la maladie la mortalité des bovins adultes était jusqu’à 1,5 fois plus élevée que les années précédentes. Dans les exploitations bovines où un cas a été signalé, la mortalité des bovins adultes était jusqu’à 3,5 fois plus élevée qu’à la même période des années précédentes.
Cette augmentation de la mortalité reste élevée jusqu’à 10 semaines après le 1er cas déclaré.
Dans les troupeaux laitiers où des symptômes ont été observés, la production est réduite en moyenne d’un kilo par vache et par jour par rapport à la même période des années précédentes. Cette baisse de la production de lait dure en moyenne 9 à 10 semaines.
Source : GDS France – FCO 3 – 02/08/2024 : Première analyse de l’impact de l’épizootie de Fièvre Catarrhale Ovine 3 (FCO 3) aux Pays-Bas (d’après le Royal GD)
Combien me coûtera la vaccination ? Est-ce que je peux vacciner moi-même ?
Les vaccins contre la FCO 3 ont été achetés par l’État et sont mis gratuitement à disposition des éleveurs d’ovins et de bovins dans la zone vaccinale, la Sarthe en fait partie. Si un éleveur demande à son vétérinaire de vacciner ses animaux, il devra payer à son vétérinaire les frais de vaccination. La vaccination par le vétérinaire est indispensable si elle doit être certifiée notamment pour sortir de la zone régulée.
L’éleveur peut également acheter à ses frais du vaccin en dehors du stock de l’Etat. Il doit se rapprocher de son vétérinaire pour les commander.
Comment se procurer les vaccins ?
Pour obtenir du vaccin, un éleveur doit s’adresser à son vétérinaire sanitaire, pour lui indiquer le nombre d’animaux, qu’il souhaite vacciner. Le vétérinaire vous informera de l’arrivée des vaccins.
Pour son travail de commande, de stockage, de prescription et de délivrance du vaccin, le vétérinaire sanitaire est directement payé par l’État.
Y a-t-il un choix de vaccin ? A la suite de la première injection de vaccin faut-il faire une seconde injection lors de la primovaccination ?
Non. L’État a choisi les vaccins, qu’il fournit gratuitement :
- Bluevac 3 pour les bovins, qui se fait en deux injections espacées de 3 à 4 semaines d’intervalle (non reconnu à ce jour sortir de la zone régulée)
- Désormais, le vaccin fourni par l’Etat est également le Bluevac 3 pour les ovins car le stock de Bultavo 3 pour les ovins est terminé. Il se fait également en 2 injections pour les ovins.
Y aura t’il assez de vaccins pour tout le monde ?
Non. La commande de vaccins pour les bovins ne couvre que 40 % des effectifs de bovins de la zone à vacciner.
La commande de vaccin pour les ovins devait normalement représenter 100% des effectifs de la zone vaccinale mais nous avons pourtant des délais de livraison de vaccins qui s’allongent…
Qui faut-il vacciner ?
Même si la maladie est plus grave chez les adultes, il est recommandé de vacciner l’ensemble des ovins et des bovins présents.
Les bovins peuvent être vaccinés dès 2 mois d’âge.
Combien y a-t-il de doses de vaccin dans un flacon ?
Pour les bovins l’État a commandé des flacons de 25 ou 63 doses.
Quand faut-il vacciner ?
Dès que possible, car la vaccination est un moyen de prévention et devra idéalement être terminée avant l’arrivée du virus. D’autant que les effets secondaires semblent à priori rares, et qu’en revanche les conséquences économiques de la maladie peuvent être catastrophiques (cf. Si je ne vaccine pas, qu’est-ce que je risque ?)
A la suite de la vaccination faut-il respecter des délais d’attente pour l’abattage d’animaux ou la transformation du lait ?
Les délais d’attente du vaccin sont nuls pour la viande et le lait.
Dans un an faudra-t-il faire une injection de rappel du vaccin ?
La durée de protection du vaccin n’est pas encore totalement établie. La réponse à cette question dépendra aussi de l’évolution de la situation sur le terrain.
Quelles sont les indemnisations auxquelles je peux prétendre ?
La ministre de l’agriculture et M. Barnier, 1er ministre, ont déclaré que des fonds allaient être débloqués afin d’aider les éleveurs . Nous attendons actuellement les précisions concernant ces fonds.
Il paraîtrait logique que ces fonds soient dédiés uniquement aux foyers déclarés.