MALADIES : FICHES TECHNIQUES
La MHE

Cas cliniques de MHE – Reconnaitre et prévenir – 24/11/2023 – version 1 – SOURCE : GDS FRANCE

Depuis mi-septembre 2023, la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) est apparue chez des bovins dans le Sud-Ouest de la France engendrant des signes cliniques (animaux malades) plus ou moins intenses et pouvant aller jusqu’à la mort de certains animaux, y compris des adultes. Plus de 3000 foyers confirmés déclarés à date.

Cette maladie originaire du Nord de l’Afrique est apparue en Espagne et en Italie fin 2022.

Il s’agit d’une maladie virale non contagieuse transmise par des moucherons piqueurs : les Culicoïdes (contamination possible par les aiguilles). Elle est très proche de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) (cliquer ici) mais elle provoque des signes cliniques uniquement les bovins et des cervidés sauvages. Il convient dorénavant de suspecter systématiquement la MHE et la FCO chez les bovins présentant des signes cliniques évocateurs car il est impossible de distinguer cliniquement l’une de l’autre. Par ailleurs, la suspicion de MHE est prise en charge par l’Etat. Enfin, des réflexions ont été lancées à propos des aides que les élevages foyers pourraient toucher.

C’est une maladie strictement animale, non transmissible à l’Homme et n’affectant pas les denrées alimentaires

SIGNES CLINIQUES et MORTALITÉ ASSOCIÉE

Bovins

Proportion d’animaux atteints (morbidité) variable de 1 à tous les adultes suivant les cheptels ; mortalité possible. Voir enquête sur l’impact clinique en cliquant.

Signes cliniques : une association d’au moins deux signes cliniques (photos-cliquer)

Très proches de ceux de la FCO
Incubation de 6 à 8 jours ;
Fièvre, anorexie, abattement, amaigrissement ;
Boiterie, démarche raide, œdème des pattes ;
Œdème péri-oculaire / Jetage nasal ;
Conjonctive /Larmoiement/Yeux exorbités ;
Congestion, pétéchies, érosions/ulcères/croûtes
sur le mufle ;
Bave, congestion/ulcères dans la bouche,
prolapsuslingual (langue qui pend) ;
Œdème et/ou congestion des bourrelets
coronaires associés à une boiterie ;
Œdème pâturons, boulet, canon, carpe/jarret ;
Trayons enflés et rouges +/- œdème/ulcère de
la mamelle ;
Baisse de production laitière.

Sur la reproduction :
L’impact sur la reproduction ne pourra être mesuré que d’ici quelques mois (après la fin de la période de reproduction). Cependant, des avortements et des naissances de veaux chétifs sont déjà observés.

ovins

Les animaux peuvent s’infecter (réceptifs) mais ils ne semblent pas exprimer de signes cliniques (ils ne sont pas malades). Du fait de leur infection possible, ils sont néanmoins concernés par les mesures sanitaires réglementaires. Une étude devrait être lancée afin d’évaluer l’impact sanitaire éventuel chez les ovins car quelques cas d’ovins ayant une PCR positive et des signes cliniques évocateurs ont été identifiés.

CAPRINS

Les animaux peuvent s’infecter (réceptifs) mais ils n’expriment pas de signes cliniques (ils ne sont pas malades). Du fait de leur infection possible, ils sont néanmoins concernés par les mesures sanitaires réglementaires.

POUR LE DIAGNOSTIC

La virémie dure généralement 30 jours chez les bovins. Les prélèvements se font sur tube EDTA ou organes, préférentiellement la rate. A noter que la PCR reste positive plus longtemps que la virémie. La durée moyenne admise de persistance est d’environ 180 jours sur RT-PCR. La séroconversion a lieu en général en 7 à 15 jours chez les bovins.

SUIVI DES ANIMAUX

Il convient de :
➢ Surveiller les animaux matin et soir : état général, comportement alimentaire/hydratation, production ;
➢ Contacter son vétérinaire et soigner les signes cliniques dès leur apparition (fièvre, aphtes, défaut d’hydratation, plaies…) ;
➢Limiter et sécuriser les mouvements depuis une zone atteinte pour éviter l’accélération de la propagation de la maladie (note d’information) et
désinsectiser les véhicules de transports suivant la zone ;
➢Isoler les animaux atteints (malades ou ayant une analyse positive) et les désinsectiser pour limiter les attaques de Culicoïdes ;
➢En l’absence de vaccination possible, il est recommandé de limiter les mouvements d’animaux afin de limiter la diffusion de la maladie sur de moyennes/longues distances ;
➢De plus, comme pour les autres maladies, une bonne conduite d’élevage (alimentation adaptée, application des mesures de biosécurité, gestion
raisonnée du parasitisme, etc.) permet de réduire l’impact de la maladie sur le cheptel. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire pour faire le point sur ces aspects.

Pour plus d’informations, cliquez ici

VACCINATION

Il n’existe pas de vaccin contre la MHE excepté au Japon mais pour un sérotype différent de celui présent en Europe.

DESINSECTISATION (liste des produits)

Comme pour la FCO, la désinsectisation permet de réduire les risques de piqûres par les moucherons (sous conditions d’une application régulière et d’une concentration suffisante pour atteindre les parties fines du corps, là où les vecteurs piquent de façon préférentielle). Elle ne permet pas d’obtenir une protection individuelle totale. La désinsectisation reste un outil complémentaire, en particulier pour les animaux malades afin de limiter la diffusion au sein du cheptel, avant mouvement suivi d’une PCR ou avant un concours, mais ne permet pas une protection collective. Elle n’est pas un instrument de lutte contre la maladie.