mALADIES : FICHES TECHNIQUES
La Maladie hémorragique épizootique

Maladie virale vectorielle transmise par des moucherons culicoïdes, elle touche plus particulièrement les bovins mais les ovins et caprins peuvent être des réservoirs de la maladie. Les ovins et les caprins ne sont pas sensibles à cette maladie.

La maladie n’est pas transmissible à l’homme.
7 sérotypes : c’est le sérotype 8 qui sévit actuellement en France.
Actuellement, la France continentale est réglementée en partie pour la MHE : la Sarthe est entièrement en zone régulée.

Impact sanitaire :

C’est très variable d’un élevage à un autre.

Les signes cliniques pouvant être observés sont les suivants :

  • Hypersalivation
  • Ulcères dans la bouche
  • Congestion du mufle
  • Ulcère et croûte du mufle
  • Jetage transparent à muco-purulent
  • Langue pendante
  • Œdème de l’auge
  • Abattement, amaigrissement
  • Rougeur de la mamelle
  • Boiterie

Sortir d’une zone régulée pour aller en zone indemne :

  • Soit désinsectisation puis 14 jours après, PCR MHE négative (valide pendant 14j à compter du prélèvement).
  • Soit vaccination (Hepizovac) par le vétérinaire qui délivrera un certificat de vaccination. 

Dérogations possibles :

  • Envoi direct (bovins, ovins et caprins) vers un abattoir depuis un élevage ou un centre de rassemblement avec abattage dans les 24 heures suivant l’arrivée ;
  • Animaux (bovins, ovins et caprins) < 70 jours destinés à un atelier d’engraissement en bâtiment fermé : désinsectisation des animaux au moins 14 jours précédant la date du mouvement et désinsectisation des moyens de transport ;

Concernant l’export, les exigences sont mises à jour par la DDPP et c’est donc leur service qu’il faut interroger.

Laboratoire fabricantDénomination du vaccinLaboratoire distributeurAccès du vaccinEspèces viséesPrimo-vaccinationAge miniDélai installation immunité
CEVA – CZVHEPIZOVACCEVA (Serviphar)Vétérinaires (ATU)Bovin2 injections à 21j (4 ml)2 mois3 semaines
Durée immunitéUsage du vaccinPrésentationDisponiblité vaccination Etat
au 10/10
Disponibilité vaccination privée
au 10/10
A déterminerProtection sanitaire et mouvements100 ml200 000 doses consommées sur 1  million et
livraison de 1 million de doses en novembre
80 000 doses consommées sur 500 000 dont 25 000 doses commandées par semaine
1 million de doses livrées en novembre
Attention ATU belge délivrée

Vaccination contre la MHE :

Le vaccin permet une réduction des symptômes, de l’impact et de la mortalité.
Il est donc conseillé de vacciner le plus rapidement possible.

Que faire en cas de suspicion ?

Toute suspicion de MHE (signes évocateurs) doit être suivie d’une visite rapide de son vétérinaire afin de soigner les animaux et faire réaliser les prélèvements pour confirmer la maladie. La visite, le déplacement, les prélèvements du vétérinaire (3 maximum à réaliser sur les animaux malades) et les analyses FCO et MHE sont pris en charge par l’Etat.

Quels sont les effets secondaires de la vaccination ?

Comme pour tout vaccin, il peut y avoir des réactions locales à l’endroit de l’injection. De très rares cas d’allergies ou de morts sont observés : à noter que l’infection naturelle par la maladie causerait peut-être/surement plus de dégâts.
La fièvre peut également avoir un impact sur la reproduction mais, encore une fois, le risque est à comparer avec ce que la maladie pourrait causer comme dommages.
Dans tous les cas il faudra réduire le plus possible le stress lié aux manipulations.
Source : GDS France et SNGTV : Cas cliniques de FCO : Reconnaitre et prévenir 08/08/2024 – version 2

Peut-on vacciner les femelles gestantes ? Et les femelles en lactation ? Et les mâles reproducteurs ?

A la suite de l’injection, comme pour tout vaccin, de rares animaux peuvent faire une poussée de fièvre.
Des poussées de fièvre importantes peuvent provoquer dans des cas rarissimes un avortement dans les quelques jours, qui suivent la vaccination.

Il faut mettre ces rares effets secondaires en rapport avec la gravité de la maladie, dont la survenue est bien plus probable. (cf. Si je ne vaccine pas, qu’est-ce que je risque ?)

Source : GDS France et SNGTV 

Si je ne vaccine pas, qu’est-ce que je risque pour mon troupeau ?

Une enquête a été menée visant à objectiver l’impact sanitaire de la MHE dans les troupeaux de bovins ses Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées atteints entre début et mi-septembre 2023.

Au moment de l’enquête, on observe chez les bovins adultes une forte variabilité intercheptel de la morbidité (le nombre d’animaux malades) allant de 1,82 % à environ 100 % suivant les cheptels (soit de 0 à 40 animaux par élevage).

Une forte variabilité inter-cheptel de la mortalité chez les adultes allant de 0 à 10 % soit de 1 à 4 animaux par élevage.
Ces résultats ont pu être sous-estimés avec peut-être une sous-déclaration des cas.
Source : GDS France, GDS concernés, SNGTV et ANSES : enquête novembre 2023.

Combien me coûtera la vaccination ? Est-ce que je peux vacciner moi-même ?

Il existe une zone vaccinale dans laquelle les vaccins contre la MHE ont été achetés par l’État et sont mis gratuitement à disposition des éleveurs bovins.

Tous les éleveurs hors de cette zone peuvent commander à leur vétérinaire le vaccin MHE, à leurs frais.

Communes Sarthoises de la zone vaccinale (au 17/10/2024) : Nogent-Ie-Bernard, Saint-Cosme-en-Vairais, Courgenard, Gréez-sur-Roc, Melleray, Saint-Ulphace, Théligny, Avezé, Cherré-Au, Cormes, Dehault, La Chapelle-du-Bois, La Ferté-Bernard, Préval, Souvigné-sur-Même, Aillières-Beauvoir, Blèves, Commerveil, Contilly, Les Aulneaux, Louzes, Mamers, Marollette, NeufchâteI-en-Saosnois, Panon, Pizieux, Saint-Longis, Saint-Pierre-des-Ormes, Saint-Rémy-des-Monts, Saint-Rémy-du-Val, Saint-Vincent-des-Prés, Saosnes, Vezot, ViIlaines-la-Carelle, Villeneuve-en-Perseigne, Ancinnes, Champfleur, Chenay, Saint-Paterne – Le Chevain

Comment se procurer les vaccins ?

Pour obtenir du vaccin, un éleveur doit s’adresser à son vétérinaire sanitaire, pour lui indiquer le nombre d’animaux, qu’il souhaite vacciner. En fonction de la zone, le vétérinaire aura accès au vaccin fourni par l’Etat (Nord Est de la Sarthe uniquement) ou au vaccin payant.

Y a-t-il un choix de vaccin ? A la suite de la première injection de vaccin faut-il faire une seconde injection lors de la primovaccination ?

Il n’y a à ce jour qu’un seul vaccin de disponible, c’est l’Hepizovac. 2 injections sont à réaliser à 3 semaines d’intervalle.

Qui faut-il vacciner ?

Il est recommandé de vacciner l’ensemble des bovins présents.
Les bovins peuvent être vaccinés dès 2 mois d’âge.

Combien y a-t-il de doses de vaccin dans un flacon ?

Il s’agit de flacons de 25 doses.

Quand faut-il vacciner ?

Dès que possible, car la vaccination est un moyen de prévention.

A la suite de la vaccination faut-il respecter des délais d’attente pour l’abattage d’animaux ou la transformation du lait ?

Les délais d’attente du vaccin sont nuls pour la viande et le lait.

Dans un an faudra-t-il faire une injection de rappel du vaccin ?

La durée de protection du vaccin n’est pas encore totalement établie. La réponse à cette question dépendra aussi de l’évolution de la situation sur le terrain.

Quelles sont les indemnisations auxquelles je peux prétendre ?

Les derniers programmes d’indemnisation se font par l’intermédiaire du FMSE. Le dernier en date s’arrête au 31/08/24. On attend actuellement l’ouverture d’un nouveau programme.

Les conditions pour y prétendre :

  • Être déclaré comme foyer MHE
  • Être adhérent FMSE (cela signifie avoir réglé ses cotisations GDS dans les temps et avoir payé le FMSE appelé par la MSA).

Le dernier programme prenait en charge 90% des mortalités et des frais vétérinaires.