MALADIES : FICHES TECHNIQUES
Paratuberculose caprins
Quel est l’agent responsable ?
Cette maladie bien connue chez les bovins est aussi présente chez les petits ruminants mais avec des signes beaucoup moins flagrants le plus souvent. L’évolution est cependant aussi irréversible que chez les bovins.
Elle est causée par une bactérie appelée Mycobacterium paratuberculosis. La bactérie est résistante aux conditions environnementales et peut survivre plusieurs mois protégée dans le fumier, et en milieu humide.
Comment ça se transmet ?
La bactérie est excrétée principalement dans les fèces, le lait et le colostrum. La contamination des animaux se produit par ingestion de l’agent infectieux lors de l’allaitement, soit par le colostrum ou le lait infecté et par le contact avec des mamelles souillées par du fumier renfermant la bactérie. Cependant, tout aliment et eau contaminés par le fumier représentent une source potentielle d’infection. La transmission verticale est possible, mais elle survient rarement.
Quels sont les symptômes ?
La Mycobacterium paratuberculosis engendre une réaction inflammatoire au niveau de l’intestin. Cette inflammation nuit à l’absorption des protéines présentes dans les aliments, ce qui se traduit par un mauvais état général de l’animal.
La principale manifestation de la maladie est la perte du poids et de la masse musculaire accompagnée par une baisse de production. Suite à la perte d’état corporel, les femelles atteintes peuvent devenir infertiles ou avorter. Chez les ovins et caprins, la diarrhée n’est pas fréquente. Généralement, les signes cliniques apparaissent après l’âge de 2 ans, suite aux expositions aux carences alimentaires ou lors d’une période de stress. La maladie conduit presque inévitablement vers la mort.
L’expression clinique des symptômes ne se manifeste que chez une partie des adultes infectés (fragiles, suite à un stress)
Comment établir le diagnostic ?
- Diagnostic clinique : observation des symptômes (amaigrissement chronique sans perte d’appétit, baisse de production, laine piquée)
- Diagnostic lésionnel sur autopsie ou à l’abattoir
- Diagnostic de laboratoire : sérologie ELISA à partir de 18 mois ou PCR sur fèces. La PCR sera privilégiée chez les ovins.
Comment maîtriser la maladie dans mon cheptel ?
La maîtrise repose sur 4 principes :
1. Réduction de la contamination de l’environnement par les animaux excréteurs :
- Surveillance, isolement et élimination précoce de tous les animaux suspects
- Ecartement des chevrettes issues de chèvres suspectées atteintes
- Renouvellement rapide du troupeau
- Maîtrise des achats : connaissance des élevages d’origine et vaccination des chevreaux achetés
2. Limitation de l’exposition des animaux, en particulier des jeunes, aux matières fécales et autres sources de contamination.
- Isolement immédiat après mise-bas
- Distribution de colostrums sains, ou à risque maitrisé (éviter les mélanges)
- Local dédié à l’élevage des chevrettes, avec vide sanitaire et désinfection entre chaque bande
- Paillage, curage régulier
- Abreuvoirs et auges maintenus propres
- Gestion des fumiers. Compostage, pas d’épandage sur les parcelles de pâturage
3. Maîtrise globale de la santé du troupeau, pour une meilleure immunité
- Maîtrise de l’alimentation : rations adaptées aux besoins, apports minéraux, vitamines
- Maîtrise du parasitisme
4. Vaccination des chevrettes :
On utilise le GUDAIR, vaccin sous ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation). La vaccination diminue les symptômes, jusqu’à 85 % selon les élevages, mais ne diminue pas la circulation bactérienne. La vaccination seule ne suffit donc pas à gérer à elle seule le problème. Protocole : chaque année vaccination de l’ensemble des chevrettes entre 3 semaines et 1 mois d’âge par le vaccin GUDAIR. 1 seule injection.
Comment l’éviter ?
Il convient d’être vigilant à l’introduction de nouveaux animaux sur l’exploitation (analyses, observation clinique, quarantaine)
Il est préférable de réserver le fumier ou lisier pour les cultures et non les épandre sur les pâtures